Le Bureau technique syndical européen pour la santé et la sécurité (BTS), créé en 1989 à l'initiative de la Confédération européenne des syndicats (CES) pour promouvoir un haut niveau de santé et de sécurité sur les lieux de travail en Europe, n'existe plus depuis le 1er avril dernier. Le BTS fusionne avec les deux autres centres d'expertise de la CES, l'Institut syndical européen (ISE) et l'Académie syndicale européenne (ASE) pour donner naissance à l'Institut syndical européen pour la recherche, la formation et la santé-sécurité (European Trade Union Institute for Research, Education and Health and Safety - ETUI-REHS). Les trois instituts de la CES ne constituent donc désormais plus qu'une seule entité composée de trois départements et de 60 collaborateurs.
Commentant le lancement du nouvel institut, John Monks, Secrétaire général de la CES, a dit espérer "qu'il devienne le centre d'excellence européen le plus respecté en matière de connaissances et de compétences du monde du travail".
"Le nouvel institut fournira le genre de recherches, d'expertises et d'aides dont les décideurs ont besoin pour conserver l'élan nécessaire à l'Europe sociale", a pour sa part déclaré Marc Sapir, l'ex-directeur du BTS, qui dirigera le nouveau centre. Le directeur de l'ETUI-REHS s'est dit convaincu que le nouvel institut de la CES "permettra de promouvoir la solidarité internationale, la justice et le bien-être en garantissant une protection aux travailleurs, tant dans les Etats membres de l'Union que dans les pays qui se préparent à la rejoindre".
Le nouveau centre va regrouper une expertise professionnelle dans le domaine de la recherche économique et sociale, dans le domaine des connaissances en matière d'ingénierie et d'ergonomie, et dans celui de la formation, qui soit en mesure de faire de cette nouvelle association internationale sans but lucratif un atout véritable pour l'Union européenne dans son ensemble. "Il y a de nombreux recoupements entre ces domaines de connaissances qui, une fois regroupés en une seule organisation, apporteront une réelle valeur ajoutée au travail de notre mouvement", a insisté John Monks.
Si le BTS n'existe plus, cela ne signifie heureusement pas que le vaste champ de la santé et de la sécurité au travail, essentiel pour les droits des travailleurs, est abandonné. Le personnel du défunt BTS, dont les chargés de recherche et son directeur, poursuivra ses études et ses publications au sein du département santé-sécurité du nouvel institut et continuera à apporter un soutien en termes d'expertise aux membres syndicaux des institutions européennes actives dans ces domaines ainsi qu'aux organisations membres de la CES.
Au cours de ses quinze années d'existence, le BTS est intervenu dans des domaines très divers : de la sécurité des machines à la prévention des cancers, de l'ergonomie au fonctionnement des services de prévention, des débats politiques au Parlement européen à l'appui aux initiatives de délégués syndicaux dans les comités d'entreprise. Lors de chacune de ces interventions, l'équipe du BTS a toujours défendu l'idée que les problèmes de santé au travail, que d'aucuns voudraient reléguer au rayon des questions purement techniques, constituent au contraire un enjeu éminemment politique qui reflète des choix de société. Alors que des débats européens difficiles, telle la réforme de la législation européenne sur les produits chimiques, entrent dans leur phase décisive, le département santé-sécurité du nouvel institut syndical européen est déterminé à poursuivre, au sein d'une structure plus puissante, son combat pour une politique communautaire de santé au travail plus respectueuse des droits des travailleurs et des citoyens.
Pour plus d'information:
Responsable de l'information du Département santé-sécurité de l'ETUI-REHS
Tél. :+ 32 2 224 05 52
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