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28/01/2008
Dans un nouveau rapport de l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA), l'Observatoire des risques (ERO) donne un aperçu des questions les plus importantes en matière de sécurité et santé au travail (SST) des travailleurs migrants. L'immigration peut offrir aux travailleurs de grandes possibilités de carrière, leur permettant ainsi d'accroître leur bien-être. Toutefois, elle implique aussi, parfois, une certaine déqualification et une certaine perte de mobilité sociale qui peuvent être à l'origine de problèmes de santé et de sécurité.
«Les travailleurs migrants sont souvent surreprésentés dans les secteurs à haut risque et dans ce qu'il convient d'appeler les "emplois 3D" - dégradants, dangereux et difficiles», déclare M. Jukka Takala, directeur de l'EU-OSHA, dont l'ERO fait partie.
«Leur travail est souvent caractérisé par l'incertitude, de mauvaises conditions de travail et des salaires bas. C'est un problème majeur dans toute l'Europe.» Les recherches documentaires de l'ERO donnent un aperçu du phénomène de l'immigration dans l'UE et soulignent les problèmes de SST les plus importants auxquels les travailleurs migrants sont confrontés.
Ségrégation sur le marché du travail
Les données probantes actuellement disponibles indiquent que les travailleurs migrants sont concentrés dans certains secteurs et dans certains emplois: ils occupent, d'une part, des emplois correspondant à des qualifications élevées, comme les TI; mais, d'autre part, bon nombre d'entre eux doivent travailler dans des conditions plus médiocres, dans des secteurs tels que l'agriculture et l'horticulture, la construction, les soins de santé, les ménages, le transport et l'alimentation.
Le nombre important de travailleurs migrants dans ces secteurs ne peut pas s'expliquer uniquement en termes de pénurie de main-d'œuvre; il faut également invoquer les obstacles linguistiques et juridiques qui sont à l'origine d'une forme de discrimination plus subtile. Et leur nombre risque encore de s'alourdir, car les statistiques officielles ne tiennent compte que de l'immigration permanente légale et non des travailleurs temporaires ou non déclarés, ce qui peut avoir une grande importance pour le secteur agricole.
Une des conséquences directes de la ségrégation sur le marché de l'emploi est la surqualification de nombreux travailleurs migrants car ils occupent des emplois peu qualifiés.
L'impact des conditions de travail sur la santé et la sécurité des travailleurs migrants
La ségrégation sur le marché du travail peut entraîner des conséquences dommageables en termes de bas salaires, d'horaires de travail prolongés, d'instabilité professionnelle supérieure, de travail physiquement plus difficile et monotone et de risques accrus d'accidents de travail.
Les travailleurs migrants, qui ont travaillé relativement peu de temps dans leur pays d'accueil et n'ont qu'une connaissance approximative des systèmes de santé et de sécurité qui y sont appliqués, doivent faire face à des risques plus importants de santé et de sécurité. Ils déclarent faire l'objet de harcèlement plus fréquemment que leurs collègues autochtones. Ces conditions de travail plus défavorables ont pour conséquence visible, notamment, des taux de stress et d'épuisement plus élevés.
Travail non déclaré
On estime que dans les neuf économies les plus importantes de l'ancienne UE15, entre 4,4 et 5,5 millions d'immigrés travaillent dans «l'économie informelle». Toutefois, on ne dispose pas encore de données précises concernant le travail non déclaré. Les travailleurs non déclarés sont confrontés à de graves problèmes de santé car ils n'ont bien souvent pas accès à des services de santé du travail et ne bénéficient pas des mécanismes de protection juridique destinés aux travailleurs exerçant une profession dangereuse. Les quelques études réalisées sur la sécurité et la santé des travailleurs non déclarés indiquent que le nombre de ces travailleurs figurant dans les statistiques est inférieur à la réalité et que ceux-ci connaissent vraisemblablement des conditions de travail médiocres.
Source : Communiqué de presse de EU-OSHA
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