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Le harcèlement au travail, un fléau européen débattu au Parlement européen

29/11/2007
Un européen sur dix affirme avoir déjà été victime de violence, d’intimidation ou de harcèlement sur son lieu de travail. Parmi eux, les jeunes femmes à contrats temporaires semblent les plus touchées, même si les hommes plus âgés ne sont pas épargnés. Chaque année, on compte cinq millions de cas de harcèlement au travail. Un phénomène sur lequel se sont penchés les députés européens lors d’une audition au Parlement, le mercredi 21 novembre dernier.

En moyenne en Europe, sur l’année 2005, 6 % des femmes et 4,5 % des hommes ont subi sur leur lieu de travail des harcèlements à caractère non-sexuel, selon une étude de Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail. Pressions, intimidations, menaces, violence sont le lot commun des victimes de harcèlement, dont le plus fort taux a été enregistré en Finlande. Les pays les plus épargnés sont l’Espagne et la Bulgarie.

Dans seulement deux pays (la Grèce et la Lettonie), les hommes sont plus affectés que les femmes - elles restent en effet les plus concernées par le harcèlement, en particulier en ce qui concerne les "attentions sexuelles non voulues". 3 % s’en disent victimes, contre 1 % chez les hommes. Enfin, l’étude révèle un risque plus élevé de harcèlement dans certains secteurs économiques : l’éducation et la santé, l’administration publique, l’hôtellerie et les transports.

Mais l’auteur de cette étude en a lui-même souligné les limites, affirmant que les sondages "ne sont peut-être pas les meilleurs outils pour mesurer ce phénomène", puisque les différences entre pays peuvent provenir de variables culturelles ou méthodologiques. Néanmoins, il a estimé que le harcèlement pouvait être caractérisé par "un comportement délibéré et répété".

Pourtant, selon d’autres intervenants, la répétition n’est pas nécessaire pour justifier d’un cas de harcèlement. Ainsi, la professeur italienne de droit du travail Lara Lazzeroni a expliqué qu’en Italie, "un seul et unique contact, un simple geste, est suffisant puisqu’il viole déjà la dignité de la personne".

Autres facteurs qui accroissent le risque de harcèlement : l’appartenance ethnique et le statut du travailleur. C’est ce qu’a confirmé le directeur de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail : "une étude a démontré par exemple que 35 % des adolescents travaillant à temps partiel avaient été victimes de harcèlement sexuel".

Pour la présidente de la commission parlementaire sur les Droits des Femmes, Anna Záborská, "nous ne pouvons accepter des attitudes de détournement du regard. Le harcèlement est intolérable, que ce soit sur le lieu de travail ou à la maison".

L’Union européenne a pourtant légiféré dans le domaine, en adoptant en 2002 une directive sur la mise en oeuvre du principe de l'égalité de traitement entre hommes et femmes. Pour la première fois, l’UE y définissait le harcèlement sexuel comme "la situation dans laquelle un comportement non désiré à connotation sexuelle, s'exprimant physiquement, verbalement ou non verbalement, survient avec pour objet ou pour effet de porter atteinte à la dignité d'une personne et, en particulier, de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant". Cette définition est dès lors applicable à toute l’Europe. Pourtant, l’application effective de cette directive reste insuffisante, comme l’a pointé le représentant de la Commission européenne, Fernando Pereira. Selon lui, le champ d’application de cette directive est trop vaste pour être efficace, d’autant que plusieurs Etats membres ne l‘ont toujours pas transposée dans leur droit national.

La question du harcèlement devrait néanmoins être à nouveau étudiée prochainement au plan européen, puisque la Commission européenne a lancé sa stratégie 2007-2012 sur la santé et la sécurité au travail. Elle souligne notamment que pour prévenir la violence et le harcèlement sur le lieu de travail, les négociations entre partenaires sociaux sont importantes.

Source : Communiqué de presse du Parlement européen

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Dernière mise à jour : 10/11/2008
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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