15/10/2007
La participation directe des travailleurs et de leurs représentants aux travaux des comités techniques de normalisation permet d'améliorer sensiblement la conception des équipements de travail. Afin de soutenir ce type d'expérience, un ancien conducteur de chariots automoteurs, a participé à la réunion du comité technique "Sécurité des chariots de manutention" (CEN/TC 150) du Comité européen de normalisation (CEN), qui s'est tenue à Stockholm le 27 septembre dernier.

Hakan Johansson, aujourd'hui médiateur du syndicat suédois des employés des services (SEKO), a accepté de s'investir, sous la coordination de Sven Bergström de LO Suède, dans le projet de l'ETUI-REHS de collecte de données sur les chariots automoteurs qui est en cours en Italie, France, Royaume-Uni, Finlande et Allemagne. Dans le cadre de la coopération entre ETUI-REHS et SEKO, les discussions ont porté sur la possibilité d'instaurer en Suède, dès février prochain, des groupes de travail dans le but de collecter les expériences de travail d'un groupe de conducteurs de chariots automoteurs. Les résultats de cette enquête seront utilisés par le pendant suédois du CEN/TC 150.

La réunion du Comité CEN TC 150 a permis d'aborder des sujets clés tels que la révision des 15 normes sur les chariots de manutention résultant de la directive Machines (2006/42/CE) et l'amélioration de la stabilité des chariots automoteurs. Il faut par ailleurs épingler le rapport sur les activités du groupe de travail consacré aux chariots automoteurs à portée variable, qui est présidé par Olivier François, le secrétaire général adjoint de CISMA, l’organisation professionnelle regroupant les constructeurs de matériels, équipements et systèmes destinés à la construction, aux infrastructures, à la sidérurgie et à la manutention.

Ce groupe de travail développe pour l'instant une norme pour la "visibilité des chariots automoteurs à portée variable". Celle-ci sera élaboré en tant que document du CEN (à soumettre, après publication, à l'Organisation internationale de normalisation – ISO), au lieu d'être développée dans le cadre de l’accord de coopération technique entre l’ISO et le CEN (Accord de Vienne). Cet élément est important aux yeux de l'ETUI-REHS car le développement d'une norme de ce type dans le cadre du CEN, plutôt que dans celui de l'ISO, nous offre plus d'opportunités d'influencer son contenu et permet de focaliser davantage l'attention des normalisateurs sur les exigences essentielles de la directive Machines.

L'ETUI-REHS et les syndicats suédois LO et SEKO sont convaincus que la collecte de données nationales constitue un puissant outil d'amélioration de la communication entre les concepteurs et les utilisateurs de machines. En recourant aux connaissances des travailleurs, les syndicats peuvent aider les experts du CEN à mieux comprendre les différentes situation de travail et à mieux adapter les solutions techniques proposées aux situations réelles de travail. Le retour d'expériences à partir du terrain fait également partie du mandat du CEN et du Cenelec (M/396 de décembre 2006) en ce qui concerne la normalisation dans le domaine des machines.