Accueil > Actualités > Bilan social européen 2006 : la santé au travail, otage des politiques de compétitivité ?
Actualités
Bilan social européen 2006 : la santé au travail, otage des politiques de compétitivité ?
Dans l'ouvrage "Bilan social de l'Union européenne 2006", récemment publié par l'ETUI-REHS, l'Observatoire social européen et le programme suédois SALTSA, un chapitre entier est consacré à la santé au travail.
Son auteur, Laurent Vogel, qui est chercheur au département Santé et Sécurité de l'ETUI-REHS, ose y poser la question suivante : "La santé au travail prise en otage par les politiques de compétitivité?"
Selon Laurent Vogel, "l'activité de l'Union européenne a été entravée par le souci permanent de ne pas porter atteinte aux intérêts privés, investis pour les besoins de la cause d'une sorte de vertu publique baptisée 'compétitivité'". Le chercheur illustre son propos par de nombreux exemples. REACH, bien sûr, qui a fait l'objet d'un lobbying industriel sans précédent, mais aussi une série de dossiers moins médiatisés : l'adoption de la directive sur les rayonnements optiques qui ne protégera pas les travailleurs contre les rayonnements solaires, cause de nombreux cancers de la peau ; le blocage de la révision de la directive cancérogène et de l'adoption d'une directive sur les troubles musculosquelettiques ; l'imbroglio provoqué par la révision de la directive sur le temps de travail.
Laurent Vogel évoque également le manque d'efficacité du contrôle des règles du marché, qui a des conséquences directes sur la protection de la santé des travailleurs. Ainsi, il constate que de nombreux équipements de travail portent le marquage CE sans être conformes aux exigences de la directive Machines, ou qu'une norme technique permet la mise sur le marché de masques de protection inefficaces.