10/05/2007
La discrimination au travail prend de nouvelles formes et peut désormais frapper des populations telles que les fumeurs ou les personnes susceptibles de contracter une maladie génétique, s'alarme jeudi le Bureau international du travail. Dans un rapport intitulé "L'égalité au travail: relever les défis", l'institution internationale souligne que des groupes tels que les femmes, les jeunes, les vieux, les minorités ethniques, les handicapés, les malades du sida ou encore les homosexuels restent fréquemment victimes de discrimination sur le marché du travail: ces groupes font plus souvent face à des restrictions à l'embauche, sont moins payés ou sont victimes de brimades.

Mais dans les pays industrialisés, la discrimination frappe de nouvelles catégories de travailleurs, comme les obèses ou les fumeurs. Concernant les personnes "en surcharge pondérale ou dont le taux de cholestérol est élevé", des informations "laissent penser qu'il n'est pas rare qu'elles fassent l'objet d'un traitement défavorable" dans les entreprises américaines qui supportent les cotisations d'assurance maladie. A propos des maladies génétiques, l'organisation internationale s'inquiète des tests génétiques réclamés par certains employeurs "qui peuvent avoir intérêt à exclure ou à licencier les travailleurs qui ont une prédisposition à contracter telle ou telle maladie".

Malgré des progrès, le sexe, la couleur de la peau et la religion continuent à déterminer la manière dont les personnes sont traitées sur le marché du travail et dans le lieu où elles exercent leur activité professionnelle, souligne l'OIT dans son rapport sur les conditions de travail dans le monde. Les femmes sont particulièrement victimes de discriminations.

Alors que de plus en plus de femmes entrent sur le marché du travail dans le monde, elles restent partout moins payées que les hommes à emploi égal. Elles continuent également à se heurter à un "plafond de verre" qui restreint leur accès aux plus hautes fonctions.

Citant des chiffres de 2004, le rapport note que les femmes gagnent au moins 30 pour cent de moins que les hommes dans les emplois manufacturés en Asie. Il existe également un écart important en Europe, où elles gagnent dans ces mêmes emplois moins de 80 pour cent du salaire des hommes dans une dizaine de pays dont l'Allemagne, l'Autriche, la Grande-Bretagne, l'Irlande et la Suisse.

Source : AP et AFP