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Vers une action syndicale conjointe pour l’interdiction de l’amiante dans la région andine

08/02/2007
Seize confédérations syndicales de cinq pays andins (Bolivie, Colombie, Equateur, Pérou et Venezuela) ont pris part à l’élaboration d’un document publié par l’Institut andin du travail (ILA). Ce document rédigé avec l’appui de la Dr Eva Delgado est intitulé « Pour l’interdiction de l’amiante ou asbeste dans la sous-région andine ». Il est basé sur une enquête auprès de dirigeants syndicaux. Il examine l’utilisation de l’amiante dans les différents pays concernés.

La Colombie est un pays producteur d’amiante. Elle consomme sa propre production ainsi que de l’amiante importé du Canada (de l’ordre de 19.000 tonnes en 2005).  La Bolivie a une production très réduite d’amiante, alors que le Pérou a fermé ses mines d’amiante. L’essentiel de l’amiante consommé dans la région est donc importé, principalement du Canada. Les données disponibles sont partielles. Les importations d’amiante en 2004 se seraient élevées à un peu moins de 4.000 tonnes au Venezuela, plus de 4.600 tonnes au Pérou. Le document ne dispose de données précises pour l’Equateur et la Bolivie. L’utilisation de l’amiante est documentée dans l’ensemble des pays de la région. Il s’agit principalement de la production d’amiante-ciment ainsi que d’autres productions comme la fabrication de freins et des utilisations dans l’industrie textile.

Parmi les entreprises concernées, on retrouve sans surprise les différentes dénominations locales d’Eternit. En Colombie et au Pérou, ces entreprises continuent à appartenir à la multinationale européenne Etex (formée à partir d’Eternit-Belgique). Dans d’autres pays, les liens entre les entreprises qui travaillent avec de l’amiante et des multinationales européennes n’apparaissent pas clairement (c’est le cas pour Duralit en Bolivie et Eternit en Equateur). Le document montre que la prise de conscience des problèmes posés par l’amiante a été un processus assez lent dans les organisations syndicales de la région.

Pour la plupart des pays, il n’existe pratiquement pas de données concernant le nombre de travailleurs exposés et les maladies causées par l’amiante. L’absence d’information concerne aussi bien les pays qui ont ratifié la convention n° 162 de l’OIT (Bolivie, Colombie et Equateur) que ceux qui ne l’ont pas ratifiée (Pérou et Venezuela). Cela permet de penser que la Convention est restée largement inappliquée et inefficace dans cette partie du monde. L’ensemble des organisations syndicales considèrent que l’interdiction de l’amiante est aujourd’hui une revendication prioritaire. Dans deux pays, les autorités ont pris quelques initiatives allant dans cette direction. Il s’agit du Venezuela et du Pérou. Le processus d’interdiction n’a cependant pas encore abouti. Dans deux pays, les autorités s’opposent à l’interdiction de l’amiante. Il s’agit de la Colombie et de la Bolivie. En Equateur, la position du gouvernement n’est pas définie.

Les organisations syndicales indiquent également que l’abandon de déchets contenant de l’amiante constitue un grave danger pour l’environnement notamment dans la lagune Alalay à Cochabamba (Bolivie) et dans le fleuve Rimac à Lima (Pérou). L’engagement commun des principales confédérations syndicales de la région constituera certainement un facteur d’accélération dans la lutte pour l’interdiction de l’amiante.

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Dernière mise à jour : 10/11/2008
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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