13/12/2006
Gagner sa vie peut être dangereux pour la santé, indique une nouvelle étude : chaque jour ouvrable, cinq Canadiens en moyenne meurent de causes liées au travail. Dans un rapport dévoilé mardi par le Centre d'étude des niveaux de vie, un nombre record - 1097 - de personnes sont mortes au Canada à la suite d'un accident de travail ou d'une maladie due à leur gagne-pain en 2005. Cela représente une hausse de 18 pour cent par rapport à l'année précédente. Ces statistiques sont calculées sur la base d'une moyenne de 230 jours de travail par année.
Selon le docteur Andrew Sharpe, le directeur exécutif du centre, on n'a pas observé une telle hausse depuis longtemps, sinon jamais. La majeure partie de l'augmentation est due aux maladies professionnelles, lesquelles sont responsables de la moitié des décès. Le tiers de ces décès est directement relié à l'exposition à l'amiante. Comme plusieurs de ces travailleurs étaient âgés de plus de 65 ans, et à la retraite au moment de leur mort, ces statistiques pourraient tout simplement représenter un rattrapage, dit le Dr Sharpe.
"Une partie de la raison de l'augmentation des décès de travailleurs est le vieillissement de la cohorte des travailleurs qui ont été exposés à l'amiante par le passé", a-t-il expliqué, soulignant que les quelque 2.000 mineurs d'amiante encore actifs au Québec jouissent maintenant d'une protection adéquate. C'est la période de latence qui expliquerait le nombre accru de décès observé maintenant.
L'étude est basée sur les données recueillies auprès de l'Association des commissions de la santé-sécurité au travail du Canada. Comme chaque province a ses propres normes en ce qui a trait à l'admissibilité des travailleurs, la hausse pourrait aussi être liée à des modifications des règlements provinciaux, a souligné le Dr Sharpe.
Après l'Ontario (412 décès), c'est au Québec qu'on a enregistré en 2005 le plus grand nombre de décès associés au travail, soit 223. Les secteurs d'emploi les plus dangereux incluent les pêches, les mines, les forages pétroliers, la foresterie et la construction. Les domaines des finances et des assurances comportaient le moins de risques de décès.
Source : La presse canadienne
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