Un des problèmes majeurs rencontrés par les défenseurs du droit à la santé des travailleurs est la quasi absence de visibilité sociale des cancers professionnels. En effet, dans une grande majorité de cas, la maladie se déclare quand le travailleur a arrêté toute activité professionnelle. Dans ce contexte, le lien entre la pathologie et des conditions de travail passées est plus difficile à établir.

Afin de remédier à cette situation, une expérience pilote est menée en France depuis 2005. L'objectif est de mettre en place un système de surveillance post-professionnelle des salariés et des artisans en repérant les retraités ayant été exposés à des cancérogènes au cours de leur carrière. Le projet prévoit également de leur faire bénéficier d'un suivi médical.

Selon les premières estimations, rendues publiques par l'Institut de veille sanitaire, la moitié des artisans à la retraite ont été exposés au moins une fois à l'amiante au cours de leur carrière professionnelles. Ces premiers résultats ont été obtenus après analyse des 846 réponses obtenues après envoi d'un auto-questionnaire à 1247 artisans retraités des région d'Aquitaine, du Limousin et du Poitou-Charentes.

Un bilan médical a été proposé à 75 % des artisans ayant répondu au questionnaire. Le traitement des données médicales n'a pas encore débuté.

Les résultats portant sur la situation des salariés ne sont pas encore disponibles. Ce volet du projet n'a en effet été lancé qu'en avril dernier. Les résultats semi-définitifs de l'étude devraient être connus au printemps 2007. L'extension du dispositif au niveau national et à d'autres cancérogènes professionnels comme les poussières de bois seront alors envisagés.

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