Recherche  
 
    
 
 

    

Accueil > Actualités > Amiante : la justice reconnaît la faute inexcusable de Michelin

Actualités

Amiante : la justice reconnaît la faute inexcusable de Michelin

17/11/2006
Le tribunal des affaires de sécurité sociale (TASS) de Clermont-Ferrand a reconnu jeudi 16 novembre la faute inexcusable de Michelin au profit de quatre anciens salariés de la manufacture, victimes de l'amiante, dont trois sont morts en 2002 et 2003.

"Je suis très content, c'est normal qu'après nous avoir fait manger de l'amiante pendant des années, Michelin soit condamné", a déclaré Jean Carthonnet, 71 ans. Il a travaillé pendant 33 ans, jusqu'en 1991, à l'entretien des usines au siège de la manufacture à Clermont-Ferrand. "On montait des cloisons, des plafonds, il y avait de l'amiante partout et personne ne nous a jamais dit que c'était mauvais", a souligné M. Carthonnet qui a découvert en 2002, en passant un scanner, qu'il souffrait de plaques pleurales. Le TASS a ordonné une expertise pour établir le montant de son préjudice.

Les quatre cas, examinés le 14 septembre par le TASS, sont les premiers concernant les usines de Clermont-Ferrand. Le jugement avait été mis en délibéré. Pour les trois anciens salariés décédés d'un mésothéliome (dit "cancer de l'amiante"), les procédures ont été menées par leurs ayants-droit, veuves et enfants. Le TASS, dont les motivations n'étaient pas connues jeudi, a ordonné l'indemnisation de leur préjudice.

"J'ai perdu mon mari mais je suis contente de voir que la faute inexcusable de Michelin est reconnue", a dit Suzanne Nolot, dont le mari est mort en 2002, à 62 ans. "Au-delà des indemnisations, il y a le côté moral, primordial pour nous : mon mari a été respecté", a-t-elle estimé. Son époux a travaillé à la manufacture de 1962 à 1973, au service entretien.

L'amiante était utilisé chez Michelin notamment pour isoler les presses de cuisson des pneus, calorifuger les conduits de vapeur et isoler les cloisons.
La reconnaissance de la faute inexcusable de l'employeur entraîne, au-delà de l'indemnisation du préjudice, un doublement de la rente versée à la veuve, qui s'élève alors à 100% du salaire du mari. "La question de l'amiante s'est posée très tard chez Michelin alors que les procédures ont débuté ailleurs il y a une dizaine d'années", a déploré Me Jean-Paul Teissonnière, du barreau de Paris, qui défendait les plaignants.
"Il y a chez Michelin une culture du secret et de la dissimulation qui a permis de cacher la vérité plus longtemps qu'ailleurs", a-t-il dit.
Michelin a un mois pour faire appel à compter de la notification du jugement. "On a comme tout le monde utilisé de l'amiante comme isolant thermique à une époque où les risques pour la santé étaient méconnus", a indiqué la direction de Michelin.
"En revanche, dès que l'on a eu connaissance de ces risques, on a procédé au désamiantage avant même que la réglementation de 1996 ne le demande", a-t-on indiqué de même source. Une quinzaine de procédures supplémentaires, dont sept cas de décès, ont été lancées devant le TASS de Clermont-Ferrand.

La cour d'appel de Nancy a déjà reconnu le 19 septembre la "faute inexcusable" de Michelin, dont un salarié de l'usine de Golbey (Vosges) a été contaminé par l'amiante.

Source : AFP

Back Top
 

 

 

 

 

 

 

 

Dernière mise à jour : 10/11/2008
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Contact  -  Copyright  -  Webmaster