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202 substances potentiellement toxiques pour le développement du cerveau des enfants
14/11/2006
On ne se préoccupe pas assez des effets toxiques des produits chimiques tels que les pesticides et les solvants sur le développement du cerveau des fœtus et des enfants. C’est l’inquiétante conclusion d’une étude menée par des spécialistes de santé publique et publiée récemment sur le site Internet de la revue The Lancet. Autisme, troubles de déficits de l’attention, retard mental, paralysie cérébrale sont des maladies communes dont on ne connaît pas aujourd’hui toutes les causes. La pollution chimique pourrait bien jouer un rôle dans leur genèse…
Il existe un certain nombre de produits comme le plomb, le méthylmercure, le polychlorobiphényl, l’arsenic ou le toluène qui sont connus depuis longtemps pour leurs effets neurotoxiques. Le Dr Philippe Grandjean de l’école de santé publique de Harvard à Boston et Philipp Landrigan de l’école de médecine du Mont Sinai rappellent que "les campagnes de prévention contre le danger de ces substances ont commencé très longtemps après que leurs effets néfastes sur la santé aient été scientifiquement prouvés". C’est-à-dire quand ces substances avaient déjà fait des dégâts.
Les deux chercheurs ont passé en revue les données disponibles sur la toxicité des substances susceptibles d’altérer le cerveau en tentant de recenser les plus dangereuses. Cette recherche leur a permis d’établir une liste de 202 produits industriels capables de nuire au cerveau. Pour eux, le constat est clair : on ne connaît pas les effets de ces produits sur le développement du cerveau. Plus grave encore : aucune réglementation n’existe pour protéger les enfants d’effets potentiellement toxiques.
Les chercheurs parlent d’"épidémie silencieuse". Selon eux, ces substances pourraient déjà avoir endommagé le cerveau de millions d’enfants sans qu’on ne le sache encore. Les conséquences de ces produits peuvent en effet être discrètes, il peut ne s’agir que d’une diminution de l’intelligence ou des modifications de comportement, des symptômes difficiles à détecter par un médecin.
"Le cerveau humain est un organe précieux et vulnérable, explique Philippe Grandjean. Des dommages limités sur cet organe peuvent avoir de sérieuses conséquences. […] Même quand il y a une solide documentation sur la toxicité, la plupart des substances ne font pas l’objet de règlementations protectrices pour le cerveau en développement. Quelques substances comme le plomb (saturnisme) et le mercure sont contrôlées afin de protéger le fœtus et le très jeune enfant" mais ce n’est pas le cas pour les 200 autres substances, ajoute-t-il.