Le secteur des services continue de prendre de l’importance sur le marché européen du travail. Il emploie environ 66 % des travailleurs dans les 25 États membres de l’Union européenne, ainsi qu’en Bulgarie et en Roumanie, les deux pays en voie d’adhésion. Le pourcentage de travailleurs employés dans le secteur manufacturier et dans le secteur agricole est en régression; le premier ne représente plus que 29 % des emplois tandis que le second n’en offre plus que 5 %. En Europe, la proportion de travailleurs utilisant un ordinateur pendant au moins un quart du temps de travail est passée de 31 % en 1991 à 47 % en 2005.
Au cours des 15 dernières années, on relève également un recul constant du nombre de travailleurs qui estiment que leur santé et leur sécurité sont exposés à des risques dans le cadre de leur travail. Leur proportion est passée de 31 % en 1991 à 27 % en 2005. On note toutefois d’importantes différences dans ce domaine entre les pays de l’UE-15 (25 %) et les nouveaux États membres (40 %).
Selon Jorma Karppinen, directeur de la Fondation, «ces premières conclusions de l’Enquête européenne sur les conditions de travail montrent que s’il existe incontestablement une marge pour l’amélioration de la productivité en Europe, les responsables politiques doivent et devront relever de nombreux défis afin d’atteindre les objectifs d’amélioration des taux d’emploi et de la qualité du travail établis dans les critères de Lisbonne. La majorité des travailleurs européens déclarent que leur travail est intéressant et leur offre de nouvelles possibilités d’apprendre, mais l’accès à la formation ne s’est pas amélioré, notamment pour les travailleurs âgés, ce qui témoigne de la lenteur de la mise en œuvre des initiatives d’apprentissage tout au long de la vie.»
Au cours des 15 dernières années, le pourcentage des employés hautement qualifiés est passé de 32 % à 38 %. Ce type d’emploi représente aujourd’hui 40 % ou davantage des emplois en Belgique, au Danemark, en Finlande, en Allemagne, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Suède et au Royaume-Uni. Il existe toutefois des différences notables en ce qui concerne la proportion des formations offertes par les employeurs, de 6 % à 10 % dans les 10 nouveaux États membres et les deux pays en voie d’adhésion, à environ 40 % en Europe du Nord.
L’enquête montre que si les femmes continuent de conquérir certaines catégories d’emplois (emplois de services moyennement ou peu qualifiés comme les emplois de bureau et les emplois dans les services et la vente), la proportion de travailleurs dont le supérieur hiérarchique immédiat est une femme a progressé de manière régulière au cours des 10 dernières années. Dans les 10 nouveaux États membres, la proportion de cadres féminins est plus élevée que dans l’UE-15 (29 % contre 24 %). L’écart des salaires entre les hommes et les femmes ne paraît pas près de se combler, près de la moitié des femmes exerçant une activité proportionnelle dans les pays de l’UE-25 restent en effet cantonnées dans le tiers inférieur de l’échelle globale des salaires.
Environ quatre travailleurs sur cinq (80 %) se disent satisfaits de l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée, mais plus de 44 % de ceux qui ont des horaires de travail lourds (plus de 48 heures par semaine) pensent le contraire. Les hommes, notamment les pères ayant un emploi, sont moins satisfaits de l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée que les femmes. Il semble que les horaires de travail standard restent la norme pour la plupart des travailleurs en Europe. Pour la majorité de la population active de l’UE-27, la durée normale de travail s’élève généralement à 40 heures étalées sur 5 jours. Plus de 55 % des travailleurs effectuent le même nombre d’heures de travail chaque jour et, pour plus de 70 % des travailleurs, la semaine de travail compte le même nombre de jours. La proportion des personnes n’ayant pas un horaire de travail standard (celles qui travaillent de nuit ou les week-ends) a légèrement reculé depuis 1995.
Depuis 1990, les enquêtes européennes sur les conditions de travail effectuées tous les cinq ans par la Fondation fournissent des informations précieuses sur la qualité du travail. La quatrième enquête présente les points de vue des travailleurs sur un large éventail de questions, y compris l’organisation du travail, la durée du travail, l’égalité des chances, la formation, la santé et le bien-être, et la satisfaction professionnelle. Les entretiens ont été menés à la fin de 2005 avec près de 30 000 travailleurs de 31 pays (UE-25, plus les deux pays en voie d’adhésion, la Bulgarie et la Roumanie, ainsi que la Croatie, la Norvège, la Suisse et la Turquie).
Le rapport complet de la quatrième Enquête européenne sur les conditions de travail sera disponible le 15 février 2007.
Source: http://www.eurofound.eu.int/