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Suède : le nouveau gouvernement de droite décide de liquider l’Institut national de la vie au travail
L’ignorance est parfois considérée comme une vertu. En d’autres temps, des gouvernements ont fait brûler des livres. Le nouveau gouvernement suédois, formé par la coalition de droite qui a obtenu la majorité lors des élections de septembre 2006, a rendu publique sa décision de fermer l’Institut national de la vie au travail (Arbetslivsinstitutet). Cet institut assure un travail irremplaçable de suivi et d’analyse des conditions de travail et de dissémination des connaissances en vue de l’amélioration des conditions de travail. Il joue également un rôle important dans des programmes de coopération internationale tant dans l’Union européenne qu’avec d’autres partenaires.
La dissolution de l’institut est présentée comme un aspect d’une mesure générale de réduction des budgets publics. Une mesure aussi brutale s’explique par l’hostilité d’une partie importante du patronat suédois à l’existence d’une recherche indépendante sur l’évolution des conditions de travail. Le programme social du nouveau gouvernement est axé sur la dérégulation des conditions de travail, une extension des emplois précaires et des mesures de flexibilité dirigées contre les travailleurs. Pour imposer la précarisation du travail, une réduction des indemnités de chômage est prévue.
Parallèlement, les revenus des classes dominantes augmenteront : l’impôt sur les fortunes et toute forme d’impôt foncier seront progressivement éliminés. Une telle politique aura un impact sérieux sur les conditions de travail. Dans ce contexte, le nouveau gouvernement, qui est entré en fonction début octobre, a décidé de briser le thermomètre plutôt que de mesurer la fièvre. La dissolution d’un des principaux instituts consacrés aux conditions de travail en Europe constitue un acte d’une extrême gravité
Des messages de protestation peuvent être envoyés à Sven-Otto Littorin, le ministre suédois de l'Emploi ().