Les travailleurs de moins de 25 ans constituent une population à haut risque. Ceux-ci sont significativement plus exposés aux contraintes physiques et organisationnelles que les travailleurs plus âgés. C'est l'un des constats d'une étude sur les conditions de travail, de santé et de sécurité des travailleurs du Québec, publiée récemment par l'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST). Les auteurs ont analysé les données de l'Enquête sociale et de santé, menée en 1998 par l'Institut de la statistique du Québec auprès de 11 000 travailleurs.
Les chercheurs ont plus particulièrement examiné l'exposition des travailleurs québécois à une liste de onze contraintes physiques et organisationnelles. Leurs conclusions sont particulièrement inquiétantes en ce qui concerne les jeunes. En effet, seulement un quart des jeunes n’est exposé à aucune des contraintes étudiées, alors que ce pourcentage est de 40 % chez les travailleurs de 25 ans et plus.
Les données révèlent que le travail selon des horaires irréguliers touche davantage les jeunes (35 %) et se stabilise autour de 30 % après 35 ans. Les horaires de nuit sont aussi plus répandus chez les jeunes de moins de 35 ans (13-14 %) et passent ensuite à un niveau qui se maintient constant jusqu’à la retraite (8 %).
Les travailleurs de 15-24 ans sont le groupe d’âge le plus touché par la fréquence des expositions aux contraintes physiques. C’est particulièrement vrai pour ce qui est du travail répétitif, de la manutention de charges lourdes et des efforts sur outils ou machines, les trois contraintes physiques les plus répandues dans les milieux de travail.
L’exposition supérieure des jeunes se vérifie aussi, quoique dans une moindre mesure, en ce qui concerne les vibrations liées aux outils, les solvants et les poussières de bois. Seuls le bruit intense et les vibrations du corps prédominent chez les travailleurs de 25-34 ans.
L'enquête révèle que les jeunes sont également les plus touchés par le cumul des expositions à des contraintes. Ainsi, plus de 15 % des travailleurs de 15 à 24 ans cumulent au moins quatre contraintes de travail. Ce pourcentage tombe sous la barre des 10 % pour les travailleurs de plus de 45 ans.
Au niveau des risques psycho-sociaux, l'étude constate que, depuis 1998, les jeunes de 15 à 24 ans font partie du groupe dont la détresse est la plus élevée.
27% des travailleuses âgées entre 15 et 29 ans et 18 % de leurs collègues masculins de la même tranche d'âge ont déclaré un niveau de détresse psychologique élevé, alors que la moyenne pour l'ensemble des catégories d'âge est de 23% pour les femmes et de 16% pour les hommes.
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