Huit anciens dirigeants d'Eternit, dont le Belge Karel Vinck, ont été condamnés, le 26 mai 2005, à un total de 20 ans de prison par un tribunal sicilien pour avoir négligé d'informer les ouvriers d'une usine sicilienne de la multinationale des dangers de l'amiante, révèle mercredi l'hebdomadaire flamand Knack.
Karel Vinck, qui a dirigé Eternit Italie pendant trois ans dans les années 1970 et qui fut aussi le patron de la SNCB, a été condamné, en première instance, à trois ans de prison avec sursis pour homicide involontaire. Il a indiqué qu'il interjetterait appel.
A l'époque, M. Vinck était aussi responsable de l'usine sicilienne de Targia, près de Syracuse, dont plusieurs ouvriers sont décédés des suites de cancers du poumon provoqués par la manipulation de l'amiante sans protection.
"Les cadres d'Eternit ont, dans une large mesure, négligé les risques de la manipulation de l'amiante pour la santé", a indiqué le susbstitut du parquet, Andrea Palmieri, à l'hebdomadaire Knack.
"Ils n'ont pas fait le moindre effort pour informer les ouvriers des conséquences possibles et n'ont pris aucune mesure pour les protéger", a-t-il ajouté.
Le jugement rendu par le tribunal sicilien "vaut pour la période de production à partir de 1961. Mais aujourd'hui encore, des ouvriers d'Eternit continuent de mourir de maladies liées à l'amiante, avec une longue période d'incubation", a encore dit le magistrat.
Dans une réaction à Knack, Karel Vinck a indiqué "n'avoir pas eu connaissance, quand il se trouvait en Italie, des conséquences de l'amiante pour la santé". Il affirme, "a conscience tranquille", avoir "pris alors les mesures qui s'avéraient nécessaires, sur base des connaissances qu'il avait à l'époque".
Source: Agence Belga, 14 juin 2006.
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