La gravité du problème de la violence contre le personnel infirmier en milieu hospitalier vient d'être étayée par deux études parues en Espagne et au Royaume-Uni.
Une infirmière espagnole sur trois a été victime d'une agression sur son lieu de travail en 2005, selon une enquête menée par une organisation professionnelle qui regroupe 240.000 infirmières. Un patient était à l’origine des faits dans 49,5% cas et une personne accompagnant un patient dans 29,5% des cas. Les services hospitaliers d’urgence, les centres de soins de première ligne et les unités d’hospitalisation sont les plus touchés. Toujours selon cette étude, 50% des infirmières souffrent du syndrome du burn-out et 80% d’entre elles déclarent avoir observé dans leur entourage de travail des comportements de harcèlement moral (mobbing).
Le problème reste également préoccupant au Royaume-Uni, bien qu'en légère diminution, selon l'enquête 2005 du NHS, le service national de santé.
Sur les 209.000 personnes ayant participé au sondage, 28 % affirment avoir été victimes de violence ou d'insultes en 2005. Ces chiffres étaient de 31 % en 2004 et de 32 % en 2003. L'enquête a mis en lumière le pourcentage peu élevé d'employés qui font état des actes dont ils ont été les victimes : seulement 50 % des victimes de harcèlement, de harcèlement moral ou d'injures, et 67 % des victimes de violence physique. Seulement la moitié des personnes interrogées estime que leur employeur prendrait des mesures si des membres du personnel étaient victime d'une agression physique, et seulement un quart des interviewés ont répondu avoir reçu, au cours de l'année écoulée, une formation afin de prévenir le risque d'agression.
Le problème avait déjà été soulevé en mars 2003 par la Cour des comptes, dans un rapport consacré à la protection du personnel du NHS. Au cours de l’exercice 2001-2002, le nombre d’incidents rapportés (violence ou agression à l’égard du personnel) s'élevait à 95.501. Ce chiffre correspond à 14 incidents par 1.000 travailleurs par mois. Dans le secteur de la santé mentale, on déplorait 33 incidents pour 1.000 travailleurs par mois. Le coût direct de la violence à l’égard du personnel (à l’exclusion du remplacement des personnes, des traitements et des compensations financières) était évalué à 173 millions de livres. Ce chiffre ne tenait pas compte des coûts humains tels que les souffrances physiques et psychologiques, du niveau accru de stress et de l’érosion de la confiance du personnel ou de son maintien dans l’organisation.
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Etude espagnole
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Enquête 2005 du NHS
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