|
La manutention manuelle de charges constitue un problème de santé au travail qui reste préoccupant en France, selon de nouvelles données de l'enquête SUMER rendues publiques en mars dernier.
Quatre salariés sur dix manipulent des charges dans le cadre de leur travail et trois sur dix le font au moins deux heures par semaine. Les ouvriers de la construction figurent en première ligne : 50 % d'entre eux manipulent des charges au moins deux heures par semaine, et 20 % au moins 20 heures. Les ouvriers de l'industrie sont également fortement exposés à ce risque (45%), ainsi que les ouvriers agricoles (43%). Dans le tertiaire, ce sont les salariés du commerce de détail et du secteur de la santé qui sont les plus exposés.
La manutention de charges concerne davantage les hommes (35 %) que les femmes (22 %). Les intérimaires y consacre une partie importante de leur temps de travail : 31 % des intérimaires de la construction manipulent des charges au moins 20 heures par semaine. L'enquête épingle le fait que la manipulation de charges se conjugue souvent à d'autres risques tels que l'exposition au bruit ainsi qu'à des contraintes organisationnelles (respect de délais courts, dépendance immédiate vis-à-vis de collègues, etc.).
La manipulation excessive de charges se traduit par des douleurs aiguës au niveau de la colonne vertébrale (lombalgies, sciatiques,…) et autres troubles musculo-squelettiques.
Réalisée en 2002-2003 avec le concours de 1 800 médecins du travail, qui ont interrogé 50 000 salariés, l’enquête SUMER (Surveillance médicale des risques) donne une "cartographie" des risques au travail auxquels sont exposés 17,5 millions de salariés en France (les fonctions publique d’État et territoriale sont exclues). Certains résultats ont déjà fait l’objet de publications de la DARES (ministère du Travail) depuis décembre 2004. Outre la manutention manuelle de charges, les dernières données de mars concernent les contraintes posturales et articulaires (voir brève).
|
