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Les ouvriers cumulent pénibilités physique et mentale

En présence de plusieurs centaines de médecins du travail, le ministère français du Travail a organisé le 16 mars denier un colloque pour présenter les résultats de la dernière enquête Sumer sur les risques professionnels. Sans surprise, ils font apparaître un accroissement de la plupart des risques liés au travail et de la pénibilité, avec une montée des inégalités sociales.
La pénibilité physique (station debout, charges lourdes, gestes répétitifs, contraintes de posture) a par exemple globalement reculé, mais la baisse est nettement moins sensible pour les employés de commerce, de services et les ouvriers qualifiés, et quasiment nulle pour les ouvriers non qualifiés, a souligné Marie-Christine Floury (DARES). La proportion de salariés cumulant trois types de contraintes physiques a progressé de 6,1 % à 6,8 % depuis 1994, et 90 % de ces « cumulards » sont ouvriers ou employés.

De même, l’exposition aux produits chimiques augmente, mais surtout pour ceux qui sont déjà les plus exposés. En 2003, plus de 60 % des ouvriers sont exposés et 45 % des employés. L’exposition à au moins trois produits est passée de 22 à 30 % chez les ouvriers qualifiés entre 1994 et 2003. « Quand il y a une amélioration, elle est faible ou nulle pour les ouvriers ; quand il y a une aggravation, elle est toujours importante pour eux », a résumé Bernard Arnaudo (inspection médicale du travail). Autre point noir, les protections individuelles, pour l’amiante ou les poussières de bois, concernent seulement un tiers des ouvriers.

Face au cliché distinguant des ouvriers soumis à une pénibilité physique et des cadres subissant une pénibilité mentale (le « stress »), des résultats inédits montrent au contraire que les deux risques se cumulent en bas de l’échelle sociale. Le modèle de Karasek utilisé dans l’enquête croise la demande psychologique pesant sur le salarié, la latitude dont il dispose pour y répondre et le soutien social (la « solidarité » des collègues). « Une forte demande psychologique alliée à une faible latitude crée une situation de "job strain", c’est-à-dire de stress professionnel maximum, avec risque d’accident cardio-vasculaire, de troubles musculo-squelettiques et de dépression », a expliqué Dominique Waltisperger, de la DARES.

Or, il apparaît que les « cols blancs » forment la catégorie la moins exposée au « job strain », qui concerne seulement 14 % d’entre eux, notamment grâce à leur grande latitude décisionnelle. « Il y a un cumul des pénibilités physiques et mentales, a souligné M. Waltisperger. C’est pour les salariés qui cumulent le plus de pénibilités physiques et organisationnelles (horaires, rythme de travail, mais aussi tension avec le public - NDLR) que les situations de job strain sont les plus fréquentes ».

Le « job strain » concerne 32 % des salariés de la catégorie intitulée « Zola » par le statisticien, dans laquelle on trouve les ouvriers cumulant le plus de pénibilités physiques, travaillant surtout dans les industries agroalimentaire, automobile et de biens intermédiaires. Les intérimaires y sont trois fois plus représentés que dans l’ensemble du salariat.

Source : L'Humanité

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Dernière mise à jour : 10/11/2008
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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