Le chrome hexavalent est un agent cancérogène reconnu pour l’être humain. Il provoque notamment des cancers du foie, des reins et des poumons. Il affecte également le système nerveux central et cause des maladies de la peau et de l’asthme. Depuis 1976, l’Institut National de Santé au Travail des Etats-Unis (NIOSH) demande qu’une valeur limite soit fixée à un niveau assurant une protection suffisante des travailleurs. Environ 380.000 travailleurs sont exposés aux Etats-Unis au chrome hexavalent.
L’administration fédérale chargée de la santé au travail, l’OSHA a tout fait pour faire traîner les choses. Elle n’a accepté de formuler une proposition qu’à la suite de poursuites judiciaires visant à sanctionner sa passivité. En avril 2003, un tribunal avait ordonné à l’OSHA d’élaborer une nouvelle valeur limite. Finalement, le 27 février 2006, l’OSHA vient d’adopter une nouvelle valeur limite d’exposition pour cette substance. Elle a été fixée à 5 microgrammes/mètre cube et remplace l’ancienne valeur limite de 52 microgrammes/mètre cube.
La valeur initialement proposée était de 1 microgramme/mètre cube. Sous la pression des milieux industriels, l’OSHA a adopté une valeur limite de 5 microgrammes/mètre cube. Cette valeur limite est notoirement insuffisante à assurer la protection des travailleurs.
Le processus qui a mené à cette décision a été caractérisé par un travail de lobby intensif de l’industrie qui n’a pas hésité à manipuler les données scientifiques pour arriver à ses fins. En particulier, une étude détaillée menée aux Etats-Unis et en Allemagne parmi des travailleurs exposés à des niveaux d’exposition relativement bas a montré qu’une exposition située entre 1,2 et 5,8 microgrammes/mètre cube multipliait par cinq les cancers du poumon. Cette étude, financée par l’industrie, a été dissimulée et la version finale remise à l’OSHA manipulait les données de manière à nier l’existence d’un risque accru pour les travailleurs.
Source: Confined Space
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