Dans une étude parue en janvier dernier, le Centre d'études de l'emploi, un organisme qui dépend des ministères du Travail et de la Recherche, a tenté d'évaluer statistiquement la pénibilité du travail en France. A partir de différentes sources, en particulier de l'enquête SUMER, les auteurs ont pris en considération trois catégories de facteurs: la pénibilité physique (port de charges lourdes, travail sous cadences imposées, postures pénibles), les horaires atypiques (horaires alternants ou de nuit) et les produits cancérogènes.
En ce qui concerne la pénibilité physique, l'étude avance les chiffres de 9,8 millions de salariés touchés, dont 2,7 millions qui y sont confrontés au moins 20 heures par semaine. Concernant les horaires atypiques, 3,3 millions de salariés français travaillent de nuit (entre 21 et 6 heures), soit 19% des salariés. L'exposition aux produits toxiques concerne 10 % des salariés, soit 1,7 million de personnes.
Au-delà de ces évaluations globales, l'étude montre l'ampleur des disparités entre secteurs économiques. Ainsi, pour l'exposition à au moins une pénibilité physique pendant au moins 20 heures par semaine, les pourcentages d'exposés varient entre 4% pour le secteur de l'éducation et 47% pour celui de l'industrie du cuir et de la chaussure. Les mêmes disparités entre secteurs sont constatées pour l'exposition aux produits toxiques et le travail de nuit.
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