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Rapport sur le 'coût humain' du démantèlement des navires en Inde et au Bangladesh

14/12/2005.

Depuis le début des pérégrinations du Clemenceau, l'association Ban Asbestos s'inquiétait du sort des ouvriers indiens qui démantèleront l'ex-porte-avions. Elle est aujourd'hui rejointe par Greenpeace et la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) qui rendent public à Paris un rapport conjoint sur le «coût humain du démantèlement des navires européens en fin de vie». Réalisé par des investigateurs qui sont allés plusieurs fois depuis 2001 en Inde et au Bangladesh, les principaux démolisseurs de bateaux, le rapport fait le lien, selon Yannick Jadot, de Greenpeace, entre «enjeux de justice environnementale et droits de l'homme au travail». 

Les bateaux sont démantelés pour l'acier qu'ils contiennent, un métal dont les prix flambent. L'activité est «polluante et dangereuse», dit le rapport, d'autant plus que les navires contiennent beaucoup de «substances nocives : amiante, peinture au plomb, PCB, dioxine, résidus de carburants, cadmium, arsenic...» .

Les enquêteurs soulignent la difficulté à collecter des données sur les milliers d'ouvriers qui travaillent dans la démolition navale en Asie. «La plupart du temps, les autorités n'en conservent aucune trace.» «Nombre d'entre eux meurent sur place ou restent handicapés à cause d'accidents comme les explosions causées par des réservoirs de carburant non vidés ; d'autres s'éteignent à petit feu de maladies liées aux vapeurs et matériaux toxiques.»

«La direction maritime de l'Etat du Gujarat en Inde fait état de 372 décès des suites d'accidents de 1983 à 2004. Mais, comparés aux déclarations des témoins, ces chiffres semblent très sous-estimés. Au Bangladesh, aucun registre n'est tenu.» En tout cas, les chiffres officiels «oublient» les morts de maladies qui se déclarent des années après, comme les cancers de l'amiante. Greenpeace et la FIDH estiment que plusieurs milliers d'ouvriers travaillant dans les chantiers de démolition de bateaux ont probablement péri ces vingt dernières années.

Selon les ONG, la main-d'oeuvre est surtout constituée d'ouvriers venus des régions les plus pauvres, jusqu'à Alang en Inde ou Chittagong au Bangladesh. «Des ouvriers sans qualification [...] On ne leur donne ni la formation appropriée, ni l'équipement pour travailler dans un environnement aussi dangereux et nocif, et ceci bien que la démolition navale soit considérée par l'Organisation internationale du travail comme l'une des professions les plus dangereuses au monde.» Pourtant, malgré les dangers et les conditions de vie déplorables sur les chantiers, les ouvriers affluent. «Si je vais à Alang, une personne mourra peut-être, si je reste, cinq mourront», résume aux enquêteurs un ouvrier indien du village de Khaling.

  • Lire le rapport (en anglais)

Source : Libération

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Dernière mise à jour : 10/11/2008
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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