2/12/2005.
La mondialisation est un facteur de propagation du virus du sida, et les déplacements plus fréquents, l'immigration et la marginalisation des plus pauvres favorisent l'épidémie, a indiqué mercredi 31 décembre le Bureau international du travail (BIT).
Dans une étude sur le sida et le travail dans un monde globalisé publiée à la veille de la Journée mondiale du sida, le BIT a souligné que certaines professions courent des risques beaucoup plus élevés. Du fait de leurs déplacements fréquents, certaines personnes sont beaucoup plus exposées, a expliqué l'auteur de l'étude, Odile Frank.
80 à 90 millions de migrants constituent une population à risque. Quelque 12,3 millions de personnes forcées à travailler, dont 2,5 millions de victimes des trafiquants sont soumises aux risques les plus élevés d'infection par le virus. Parmi les 2,5 millions d'êtres humains victimes de trafics dans le monde, plus de 40% le sont en vue d'être exploitées sexuellement.
Selon l'étude, trois types de catégories d'emploi sont plus spécialement touchés : les travailleurs dans le secteur des transports, ceux dans l'industrie du tourisme et hôtellerie et les personnes à la recherche d'un emploi, parce que ces personnes sont séparées de leurs familles et se déplacent partout. L'étude montre également les liens entre la pauvreté et le sida, un cercle vicieux : les investissements étrangers ont baissé dans tous les pays africains les plus touchés par l'épidémie. La mondialisation a provoqué la marginalisation de certains pays. Dans la mesure où ils sont exclus, il y a un risque que l'épidémie n'y soit pas enrayée, a affirmé la spécialiste du BIT.
"Le lieu de travail doit jouer un rôle stratégique dans la lutte contre le VIH/sida", a pour sa part souligné le directeur général du BIT Juan Somavia. "Il s'agit d'un combat non seulement contre les ravages de la maladie mais aussi contre la discrimination, l'intolérance, les idées fausses et la peur", a-t-il ajouté.
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