8/11/2005.
L’Union Syndicale Suisse a lancé une campagne pour renforcer le rôle des représentants syndicaux en santé et sécurité. Dans un supplément diffusé à grande échelle par la presse syndicale, elle appelle à renforcer la participation des travailleurs pour améliorer la prévention.
D’après Samuel Woodtli de l’USS, «La lutte pour l’amélioration des conditions de travail est l’une des principales missions des syndicats. Elle vise notamment à empêcher que la durée du travail et la pression au rendement ne dépassent le seuil de nocivité. Dans cet esprit, les syndicats doivent mener une politique active intégrant la santé au travail. Les syndicats doivent contenir la précarisation de l’emploi et réduire les charges et les risques. Cela concerne aussi la main-d’oeuvre temporaire qui vient de l’étranger. Pour appliquer avec succès cette politique dans les entreprises, il faut un mouvement syndical qui puisse compter sur des syndicalistes actifs au sein des entreprises, dans le secteur public, dans la construction, dans l’industrie et dans les services. En effet, seuls les membres peuvent, avec leurs syndicats, faire appliquer les lois et accepter nos revendications dans le "nouveau monde du travail". Les syndicats et leurs membres dans les entreprises peuvent et doivent s’occuper davantage de ce qui les concerne».
Le Président de l’USS Paul Reichsteiner déclare : «Avoir un travail, c'est important. Aussi pour la santé, comme le montrent les effets dévastateurs du chômage sur celles et ceux qui en sont les victimes. En revanche, les conséquences nuisibles des conditions de travail sur la santé sont moins connues. En effet, l'on pense généralement que c'est la qualité des soins médicaux qui détermine notre santé. Or, la comparaison de l'espérance de vie dans différents pays montre que la santé de la population ne dépend pas en premier lieu des dépenses de santé. Ainsi, notre santé est moins tributaire des coûts de la santé que de notre revenu, de notre degré de formation, de notre cadre de vie et, précisément, de nos conditions de travail. De nouveaux risques surgissent constamment dans le monde du travail. Car l'instabilité et la précarité des conditions de travail, l'absence de liens contractuels et de sécurité finissent par rendre malade. Ces nouvelles conditions de travail entraînent surtout des problèmes psychosociaux, comme le stress, le harcèlement moral et la dépression. Tel est le revers du «nouveau monde du travail». Le nombre d'accidents du travail traditionnels reste en effet stable grâce à l'amélioration de la prévention, alors que le nombre de personnes déclarées invalides pour des raisons psychiques ne fait que progresser».
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