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Italie : croissance de l'emploi précaire et de l'insatisfaction au travail
25/10/2005.
Deux ans après l'introduction d'une réforme libérale du marché du travail par le gouvernement Berluscono (la loi n° 30, appelée aussi Loi Biagi), différentes sources permettent de faire le point sur la croissance du travail précaire en Italie. D'après le quotidien économique "Sole - 24 Ore", 42% des entreprises italiennes employent au moins un travailleur précaire.
En 2005, la part de l'emploi précaire dans les emplois nouvellement créés a augmenté fortement. Elle représente désormais près d'un tiers des nouveaux postes de travail. Contrairement à ce qu' affirme la propagande gouvernementale, la nouvelle législation sur les emplois précaires ne favorise nullement une insertion vers des postes stables sur le marché du travail. Sur cent travailleurs précaires (correspondant à l'ancien statut de collaborateur continu et coordonné "co-co-co") avant l'entrée en vigueur de la loi, seulement 6,5% ont obtenu un contrat à durée indéterminée, 70% sont restés dans un emploi précaire sans le statut complet de travailleur salarié, 6% sont devenus des travailleurs salariés à durée déterminée (ce qui reste une forme de précarité), environ 6% sont devenus des indépendants tandis que 7,3% ont été exclus complètement du marché du travail (avec une partie d'entre eux travaillant vraisemblablement de façon illégale au noir).
L'exclusion du marché du travail a frappé particulièrement les femmes et les travailleurs du Sud de l'Italie. Les niveaux d'insatisfaction des travailleurs précaires sont impressionants: 80% déclarent être insatisfaits (en partie ou totalement) de leurs conditions de travail. Les travailleurs précaires sont particulièrement sensibles à l'exclusion de droits fondamentaux dans trois domaines : la protection de la maternité, les droits syndicaux et la couverture par la sécurité sociale en cas de maladie.