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France : les victimes de l'amiante ont défilé pour obtenir justice

19 octobre 2005.

Plusieurs milliers de victimes de l'amiante ont défilé samedi 15 octobre à Paris pour réclamer un "procès pénal de l'amiante", qui provoque 3.000 décès par an en France.
"Amiante: les empoisonneurs doivent être jugés", pouvait-on lire sur la banderole de tête d'un cortège silencieux, digne et parfois ému aux larmes de témoigner ensemble du même drame. Les cancers liés à l'amiante, un matériau isolant utilisé massivement dans l'industrie et le bâtiment pendant des décennies avant son interdiction en 1996, causent quelque 3.000 décès par an en France et pourraient faire de 50.000 à 100.000 victimes en France d'ici 2030, selon les experts.Les manifestants répondaient à l'appel de l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva). Ils dénonçaient "la lenteur" des instructions pénales et réclamaient "plus de moyens" pour les magistrats des pôles judiciaires de santé publique chargés d'instruire leurs dossiers.
En tête du cortège, les "Veuves de Dunkerque" (Nord) tenaient en main les photos de leurs maris morts de l'amiante.
Venus du Nord, de la Drôme ou de Marseille, parfois en famille, en fauteuils roulants, s'appuyant sur une canne, ou même avec une bouteille d'oxygène, les manifestants, graves, portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: "Amiante: 10 morts par jour. Ni responsables, ni coupables?", ou simplement "J'ai respiré de l'amiante".
"On est tous conscients que le procès pénal de l'amiante ne sera pas pour aujourd'hui, ni pour demain, mais il faut continuer à se battre", a déclaré au micro, avant le départ du cortège, le président de l'Andeva, Michel Parigot.
"En 1994, personne n'imaginait qu'un jour les victimes de l'amiante seraient indemnisées. En demandant ce procès, notre but c'est aussi qu'un tel crime ne se reproduise plus", a-t-il ajouté.
"Cette année, on a perdu trois personnes et toutes avaient moins de 60 ans. Notre problème, c'est qu'on n'arrive plus à faire reconnaître les sites comme étant amiantés, même quand des salariés en sont malades", a déclaré à l'AFP Michel Dorel, président d'une association de la Drôme.
"Sur le port, on protégeait les moteurs des bateaux, mais pas nous. Il faut un procès. Ils ont tué nos copains, et ils ne seraient pas condamnés?", a témoigné Gérard Verstaet, 72 ans, ancien soudeur à Dunkerque.
"Les employeurs savaient, la médecine du travail savait. On les a envoyés à la mort", a raconté Mireille Ameele, dont le mari, mort en 2004 "du cancer de l'amiante", travaillait sur le même port.

Source : AFP

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Dernière mise à jour : 10/11/2008
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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