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L’enquête SUMER 2003 permet d’évaluer le nombre de travailleurs exposés à des produits cancérogènes en France. En 2003, il s’agissait d’un total de 2.370.000 personnes, soit 13,5% de l’ensemble des travailleurs, majoritairement des ouvriers et des hommes. Les femmes exposées sont nombreuses dans la santé et les services personnels.
En dix ans, l'exposition aux produits cancérogènes a légèrement augmenté (de l’ordre d’1% par rapport à une liste constante de produits). Le nombre de travailleurs subissant des expositions fortes ou très fortes a également augmenté (de 14% à 17% de l’ensemble des travailleurs exposés) mais les protections collectives se sont diffusées. Cependant, près de 40% des travailleurs exposés n'en bénéficient toujours pas. On observe également une diffusion plus large des protections individuelles. La proportion de travailleurs précaires exposés à des produits cancérogènes est importante. Près de 15% des travailleurs intérimaires et près de 19% des apprentis et des jeunes travailleurs ayant un contrat de formation en alternance sont concernés. On observe une surexposition parmi les travailleurs de moins de 25 ans (17,1% d’entre eux sont exposés contre moins de 13% dans les classes d’âge à partir de 40 ans). L’exposition aux cancérogènes détermine des inégalités sociales de santé notables. Si un peu plus de 3% des cadres sont exposés à ce risque, il concerne plus de 30% des ouvriers qualifiés et 22,5% des ouvriers non qualifiés.
Parmi les 28 produits cancérogènes repérés dans l'enquête Sumer 2003, huit touchent une proportion importante de travailleurs exposés aux produits cancérogènes. Il s'agit des huiles entières minérales, du benzène, du perchloroéthylène, du trichloroéthylène, de l'amiante, des poussières de bois, des gaz d'échappement diesel et de la silice cristalline.
Ces huit produits représentent 2,4 millions d'expositions, soit les deux tiers des expositions aux produits cancérogènes. 2.260.000 travailleurs sont exposés à ces huit produits. Le nombre de travailleurs exposés aux huiles minérales et à l’amiante diminue par rapport à 1994 tandis que le nombre de travailleurs exposés aux poussières de bois augmente. Le nombre de travailleurs exposés à la silice cristalline dépasse 200.000 personnes dont la moitié environ travaille dans le secteur du bâtiment. L’exposition à la silice cristalline se produit généralement dans des conditions préoccupantes : pour 24% des personnes exposées, l’exposition se déroule pendant plus de 20 heures par semaine, l’aspiration à la source n’existe que dans 14% des cas, seuls 39% des travailleurs exposés disposent d’une protection respiratoire.
Source: DARES, juillet 2005
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