Les consommateurs canadiens soutiennent le droit des travailleuses et travailleurs à un salaire décent et à des conditions de travail sécuritaires, saines et sans discrimination. De plus en plus, quand on leur en donne le choix, on voit les consommateurs mettre leur pouvoir d'achat au service de leurs convictions. Un sondage Léger Marketing a révélé en 2003 que les deux tiers des consommateurs canadiens étaient disposés à ne pas acheter d'un commerce connu pour violer les droits fondamentaux des travailleurs. Ce même sondage a constaté que 63% des répondants voulaient en savoir plus sur les produits qu'ils achètent, vraisemblablement pour pouvoir faire leurs achats en respectant leur conscience.
En ce qui concerne les jouets, le choix qui s'offre aux consommateurs est malheureusement assez restreint. Plus de 60% des jouets vendus au Canada sont fabriqués dans des usines asiatiques, trop souvent dans des conditions inhumaines d'exploitation, loin de toute surveillance indépendante capable de déterminer si les travailleuses et travailleurs sont l'objet de pratiques abusives. En Chine par exemple, dans trop d'usines durant la période de pointe, on force les travailleuses et travailleurs à rester au travail de 15 à 16 heures par jour, sept jours par semaine. Les salaires oscillent entre 12 et 14 cents, soit de 8$ à 10$ US pour une semaine de 72 heures. On maltraite souvent les employés et quand un accident ou une lésion les empêche de suivre le rythme de production, on les jette à la rue.
Ken Georgetti, président du Congrès du travail du Canada, a été témoin de telles conditions de travail. Il dit : "Imaginez qu'à quelques pas d'ici, 500 enfants soient en train de fabriquer des jouets ou de coudre des balles de baseball dans les conditions les plus abjectes, les plus horribles. Pour vous et moi, ça ne passerait pas. Alors, pourquoi tolérer la même chose là-bas, loin de nos yeux, comme si les retombées étaient pour nous moins immédiates?". Là où de telles pratiques ont cours, les travailleuses et travailleurs n'ont jamais entendu parler des soi-disant "codes de conduite", que bon nombre de fabricants de jouets connus brandissent aux yeux des consommateurs et des investisseurs d'ici.
Selon M. Georgetti, si l'industrie du jouet veut que les consommateurs les prennent au sérieux, il faudra que les normes éthiques auxquelles ils prétendent adhérer englobent les droits les plus fondamentaux reconnus internationalement de l'Organisation internationale du travail (OIT) des Nations Unies. Les droits fondamentaux du travail de l'OIT englobent l'abolition des pratiques abusives, l'élimination de la discrimination, la liberté d'association, de même que le droit d'adhérer à un syndicat et le droit de négocier collectivement.
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