27/10/2008
De nombreux pesticides utilisés couramment dans l’Union européenne pourraient nuire au développement du cerveau des foetus et des jeunes enfants, selon une étude rendue publique le 24 octobre.
Philippe Grandjean, professeurà l’Ecole de Santé Publique de l’université de Harvard, a épluché 200 rapports scientifiques consacrés aux conséquences des pesticides sur le cerveau.
« Les études expérimentales en laboratoire suggèrent qu’une grande partie des pesticides utilisés actuellement en Europe, peuvent provoquer une toxicité neuro-développementale », écrit Philippe Grandjean et deux de ses collègues dans la revue Environmental Health.
« Parce qu’un grand nombre d’entre eux sont par nature toxiques pour le cerveau des insectes, il est très probable qu’ils soient également toxiques pour le cerveau humain », a-t-il ajouté.
« La toxicité pour le cerveau ne fait pas partie des tests de routine des pesticides », a également dénoncé Philippe Grandjean.
Le cerveau en plein développement du fœtus et du jeune enfant est bien plus sensible que le cerveau adulte aux interactions avec les produits chimiques, estiment les chercheurs.
Ces derniers recommandent des tests plus importants et une plus grande prudence lors de l’approbation des produits chimiques du fait des incertitudes qui planent encore autour de leurs effets.
L’étude se concentrait notamment sur l’utilisation de pesticides dans les 27 pays de l’Union Européenne. 140.000 tonnes de pesticides sont utilisées chaque année pour les cultures alimentaires en Union Européenne, ce qui correspond à 280 grammes par citoyen de l’Union.
Plus de 25% des fruits, des légumes et des céréales contiennent des résidus détectables d’au moins deux pesticides.
Le cadre juridique européen en matière de protection des consommateurs et de l’environnement contre les pesticides est en cours de révision. Deux textes doivent passer cet automne en seconde lecture au Parlement européen.
Sources : Reuters, Actu.environnement, Marianne.
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