02/09/2008
Les inégalités sociales "tuent à grande échelle" selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui préconise l'adoption par les pays de systèmes de santé financés par l'argent public.
"Réduire les inégalités en matière de santé est un impératif éthique. L'injustice sociale tue les gens à grande échelle", a souligné Michael Marmot, président de la commission de l'OMS sur les déterminants sociaux en matière de santé. "Un enfant né dans une banlieue de Glasgow, en Ecosse, aura une espérance de vie inférieure de 28 ans à un autre né à 13 kilomètres de là", relève l'OMS. "Il n'existe pas de bonne raison biologique qui expliquerait cela", a noté Marmot.
Dans leur rapport, les experts de la commission indiquent que les différences de niveau de santé entre les pays et à l'intérieur même des pays sont dues à "l'environnement social dans lequel les gens naissent, vivent, grandissent, travaillent et vieillissent".
Pour l'OMS, les politiques menées dans beaucoup de pays ne sont pas suffisamment adaptées. Ainsi, selon Margaret Chan, directrice de l'OMS, "les systèmes de santé ne tendent pas naturellement vers l'équité. Il faut faire un effort de direction sans précédent pour amener tous les acteurs, même à l'extérieur du secteur de la santé, à examiner leurs effets sur la santé", a-t-elle souligné.
Se prononçant pour "un système de santé financé par l'argent public", l'OMS plaide en faveur d'une "taxation générale et/ou d'une assurance universelle obligatoire". Alors que "virtuellement" tous les pays développés possèdent un tel système, il n'y a pas de raison que les pays pauvres en soient privés, selon Marmot. L'objectif est atteignable avec une volonté politique et un système de santé financé par un impôt progressif, a-t-il indiqué.
"L'équité en matière de santé doit être un objectif fondamental du développement", affirme l'OMS en soulignant que "les soins de santé sont un bien public et non pas une marchandise commerciale".
Le rapport reconnaît que le milieu de travail constitue un champ d’intervention incontournable afin de réduire les inégalités en matière de santé. L’organisation onusienne plaide pour une amélioration des conditions de travail de tous les travailleurs "afin qu’ils soient moins exposés aux risques physiques, au stress professionnel et aux comportements qui nuisent à la santé". "L’équité en santé passe par un travail sûr, sans danger et correctement rémunéré, des possibilités d’emploi tout au long de l’année et un juste équilibre entre vie professionnelle et vie privée pour tous", estime également la commission de l’ONU.
- Le communiqué de presse de l’OMS
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