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L’association des victimes françaises de l’amiante traînée en justice par le lobby canadien pro-amiante

08/07/2008
François Desriaux, un des principaux animateurs de l'ANDEVA, l'association française des victimes de l'amiante, comparaîtra prochainement devant le Tribunal de Grande Instance de Paris. Une plainte vient d’être déposée contre lui au pénal par l'Institut du chrysotile pour "diffamation publique envers un particulier". Le principal lobby canadien de l’amiante reproche à François Desriaux d’avoir qualifié, sur le site web de l’ANDEVA, l’Institut de l’amiante d’ "organe très actif de propagande et de corruption". Le procès aura lieu vraisemblablement au cours de l'automne 2008.

L’Institut de l’amiante a été créé en 1984 et rebaptisé ultérieurement Institut du chrysotile, en référence au nom d’une des formes d’amiante appartenant à la famille des serpentines. Il bénéficie du soutien financier du gouvernement canadien, ce qui lui permet notamment de mener des campagnes de désinformation pour éviter l'interdiction de l'amiante à l’échelle mondiale. Cet institut a apporté une aide technique et financière à la création d'une dizaine d'associations nationales regroupant les industriels de l'amiante. Entre 1984 et 2007, il a touché plus de 19 millions de dollars canadiens comme subventions du gouvernement fédéral. Il bénéficie également de financements de la province du Québec, où sont localisées les dernières mines d’amiante en activités du Canada.

Il faut un certain cynisme pour s'attaquer aux 17.000 victimes de maladies provoquées par l'amiante qui sont organisées dans l'ANDEVA. La dénonciation des coupables de leurs souffrances et de leurs complices devient de la diffamation!

Si l'objet social officiel de l'Institut du chrysotile est de promouvoir l'usage sécuritaire de l'amiante, ce dernier ne s'est jamais associé à la moindre poursuite pénale contre des patrons qui ont provoqué le décès de travailleurs en les exposant à l'amiante. Au contraire, son activité se partage entre la promotion de l'amiante et le harcèlement médiatique, politique ou judiciaire des adversaires de cette industrie.

On rappellera notamment les interventions contre une inspectrice du travail au Brésil, Fernanda Giannasi, ou la rédaction d'une lettre d'une agressivité surprenante contre Michelle Bachelet, l’actuelle Présidente du Chili, à l'époque où elle était ministre de la Santé. Ce n'est pas la première fois que l'Institut du chrysotile s'attaque à la liberté d'expression. En 2005, il avait introduit une plainte auprès de l'ombudsman de la télévision canadienne contre la diffusion d'un reportage sur l'amiante. La plainte avait été rejetée et l'ombudsman avait tiré le constat : "les faits mentionnés dans le reportage étaient incontestés."

Ces attaques répétées engagent la responsabilité politique des autorités canadiennes qui subventionnent le lobby de l’amiante. Après avoir perdu la procédure engagée à l'OMC contre l'interdiction de l'amiante en France, le gouvernement canadien tente à tout prix d'étouffer la mobilisation en faveur d'une interdiction mondiale de cette substance mortelle.

Le Canada a produit environ 60 millions de tonnes d'amiante tout au long du XXe siècle. Cela représente un peu plus d'un tiers de la production mondiale cumulée. A ce titre, il porte une responsabilité importante dans ce crime de masse qu'a été, et que reste dans bien des pays, l'utilisation de l'amiante. Les exportations d'amiante canadien ont vraisemblablement contribué au décès de centaines de milliers de personnes.

Les autorités canadiennes n'ignorent rien des dangers de l'amiante. Elles ont limité drastiquement toute utilisation de cette substance dans leur propre pays. La quasi-totalité de la production est destinée à l'exportation. Les destinataires principaux sont des pays où les conditions de travail ne permettent aucune prévention efficace. Il s'agit principalement de l'Inde, de la Thaïlande et de l'Indonésie.

  • Le site web de l'ANDEVA
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Dernière mise à jour : 10/11/2008
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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