25/06/2008
Les ouvriers des chantiers navals de Tuzla, dans la banlieue d'Istanbul, étaient en grève le 16 juin dernier pour 24 heures afin de dénoncer leurs conditions de travail et la multiplication des accidents mortels survenus sur leurs chantiers, ont rapporté les médias.
L'arrêt de travail organisé par le syndicat des ouvriers des chantiers navals (Limter-Is) vise à attirer l'attention de l'opinion publique et des autorités sur les accidents qui ont coûté la vie à 21 ouvriers au cours des neuf derniers mois.
Le dernier accident en date remonte au début du mois de juin dans la baie de Tuzla, où 43 chantiers employant quelque 35.000 travailleurs s'affairent jour et nuit pour fournir près de 90 % de la production turque. La police avait pris d'impressionnantes mesures de sécurité pour empêcher que la grève ne dégénère en affrontement avec les forces de sécurité, a indiqué l'agence de presse Anatolie.
Le syndicat dénonce notamment les longues heures de travail, les licenciements arbitraires et le système de sous-traitance, qui peut réunir sur un même chantier une cinquantaine d'entreprises dans un secteur en pleine croissance.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé une série de mesures afin d’améliorer la sécurité sur les chantiers navals. Il compte notamment renforcer la formation des travailleurs et augmenter le nombre d’inspecteurs du travail. Les syndicats n’ont pas été conviés à la réunion au cours de laquelle le Premier ministre a présenté son "plan d’urgence" pour les chantiers navals.
Classée au 23e rang mondial de la construction navale en 2002, la Turquie est désormais huitième en termes de commandes, selon la Chambre de commerce maritime de Turquie.