20/06/2008
Le débat sur la réforme du régime des retraites fait rage en France depuis plusieurs mois. La question des départs anticipés en retraite des travailleurs exerçant des métiers "pénibles" est une des principales pierres d’achoppement des négociations entre organisations syndicales et patronales.
Un rapport de l’Assemblée nationale, présenté le 28 mai, recommande que l'examen des demandes de départ anticipé se fasse au cas par cas, par une commission médicale chargée d'évaluer l'état de santé réel du salarié. "La santé est prioritaire sur le statut. Si elle n'est pas altérée, il n'y pas de raison de bénéficier du système", insiste Jean-Frédéric Poisson, le député de droite (UMP) qui a rédigé le rapport parlementaire.
Les syndicats français estiment au contraire que l'état de santé présent du salarié peut être trompeur, en raison du "délai de latence" de nombreuses maladies, et font valoir que l'écart d'espérance de vie entre un ouvrier et un cadre (7 ans) témoigne de l'impact indéniable de la pénibilité. Et justifie, par "justice sociale", un départ anticipé garanti.
D'une manière globale, le rapport recommande de "privilégier les maintiens dans l'activité aux départs anticipés". Il propose ainsi, si besoin et après validation par la commission médicale là aussi, de réduire d'un tiers ou d'un quart le temps de travail en fin de carrière, le salarié gardant alors un salaire équivalent à un temps plein. Dans ce cas, comme dans celui d'un départ anticipé, les mesures seraient cofinancées par les entreprises et par l'Etat, dans des proportions qui restent à définir.
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