26/05/2008
Le 20 mai dernier, le gouvernement britannique, l’organisation représentative du patronat, la Confederation of British Industry (CBI), et le TUC ont signé un accord qui doit permettre aux travailleurs intérimaires de bénéficier d'un "traitement égal" à celui des salariés à partir de 12 semaines de travail, y compris en termes de salaire.
La Commission européenne s'est réjouie de la signature de cet accord qui ouvre la voie à une harmonisation européenne bloquée depuis 2003.
"Il s'agit d'un jalon dans le dialogue social au Royaume-Uni et d'un pas important en direction d'un traitement équitable des travailleurs d'agence d'intérim à la fois au Royaume-Uni et en Europe", a commenté le commissaire à l'Emploi et aux Affaires sociales Vladimir Spidla. Il a immédiatement émis l'espoir de voir "un accord sur la directive européenne sur les travailleurs intérimaires le mois prochain".
Dès le 9 juin, les ministres des Affaires sociales de l'UE tenteront une nouvelle fois de s'entendre sur ce projet de loi européenne, en même temps que sur la révision de la directive Temps de travail.
En décembre 2007, la présidence portugaise de l'UE avait décidé de coupler ces deux négociations pour obtenir des concessions entre les deux camps qui s'affrontent habituellement - l'un mené notamment par Paris prônant une meilleure protection sociale des travailleurs, l'autre animé par Londres, avocat zélé d'une flexibilité maximale pour les employeurs.
La même tactique d'une double négociation sera conservée en juin par la présidence slovène de l'UE. Jusqu'à présent, les travailleurs intérimaires embauchés dans des entreprises britanniques bénéficiaient de droits pleins au bout d'un an seulement.
Le ministre britannique des Entreprises John Hutton a estimé que l'accord qui réduit cette période à 12 semaines permettrait à la fois de promouvoir la flexibilité de l'emploi et de garantir des conditions de travail justes.
En décembre, la présidence de l'UE avait toutefois prôné une période comprise "entre zéro et six semaines" avant d'obliger une entreprise à payer un travailleur intérimaire à un niveau équivalent à un membre du personnel permanent.
Quant à la révision du texte sur le temps de travail, elle vise à mieux encadrer les dérogations au plafond hebdomadaire de 48 heures - déjà gravé dans la législation européenne - que les patrons peuvent négocier au cas par cas avec leurs employés.
Commentant l’accord, John Monks, Secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), a déclaré :
« C’est une bonne nouvelle pour des millions de "travailleurs intérimaires" en Europe, et pas seulement au Royaume-Uni. L'accord ouvre la voie à une nouvelle directive de l’UE, basée sur le principe de l’égalité de traitement dès le premier jour, avec des possibilités d’y déroger uniquement par convention collective ou par un accord entre les partenaires sociaux au plan national. J’espère que la directive sera à présent adoptée rapidement. »
Sources : AFP, BBC, Communiqué de presse de la CES
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