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PSA Peugeot-Citroën : hyperstress au travail pour les ouvriers et pour les femmes
01/04/2008
Chez PSA Peugeot-Citroën, une part importante des salaries est stressée, voire "hyper stressée". C’est ce qui ressort de l’étude conduite par le cabinet Stimulus rendue publique hier mardi 18 mars. Cet audit avait été commandé par la direction à la suite de plusieurs suicides liés au travail survenus l’an dernier sur le site de Mulhouse. L’étude porte sur un panel représentatif de 3 161 salariés répartis sur les sites de Mulhouse, Velizy et Sochaux.
22, 6 % des ouvriers sont en état d’ "hyper stress", c’est à dire dans un état de stress dangereux pour leur santé. Les femmes, toutes catégories professionnelles étant avec les ouvriers les plus touchées : 27,80 % contre 18,30 % pour les hommes. Le site de Mulhouse arrive en tête avec 21,1 % de salariés hyperstressés.
Ce rapport a le mérite de chiffrer un état de fait constaté : une anxiété supérieure à la moyenne, un haut niveau de troubles dépressifs. Lorsqu’il nous apprend que les niveaux de stress les plus élevés se retrouvent chez les ouvriers de fabrication et chez ceux qui ont des horaires atypiques, il ne fait que corroborer des données bien connues de tous les spécialistes de la prévention des risques psychosociaux.
Si la photo est bonne, l’analyse des causes est courte. Bruno Lemerle délégué CGT souligne au passage que cette étude a été conduite sans que les instances représentatives du personnel et la médecine du travail soient sollicitées.
"C’est la limite de l’exercice, il n’y a pas d’identification des organisations du travail qui nuisent à la santé", précise-t-il. Le directeur des ressources humaines a déjà "cadré" les réformes possibles : en aucun cas elles ne doivent nuire à la compétitivité de PSA.
Or, pour ne prendre que cet exemple, il a été observé que la productivité était à son maximum lorsqu’un cycle de production ne dépassait pas la minute. Chaque geste est calculé, chaque temps dit « mort » éliminé. Ces temps qui justement font que le travail n’est pas mortel ! "Le corps, pas plus que la tête, l’organisme humain n’est pas fait pour résister à une telle répétitivité et on nous parle d’adaptation", rappelle Bruno Lemerle qui souligne qu’au-delà du constat l’essentiel n’est pas remis en cause.