10/03/2008
L'Association des malades de la chimie (AMC), qui défend les victimes de cancers professionnels de l'entreprise française Adisseo (département de l'Allier), compte déposer une plainte au pénal contre les dirigeants des groupes qui se sont succédé à la tête de l'entreprise  (Rhône-Poulenc, Aventis, etc.), révèle le site web du magazine français d'information sur la santé Viva.

L'association avait obtenu une première victoire judiciaire en avril 2007, lorsqu'un tribunal du travail avait reconnu l'entreprise responsable de “faute inexcusable” et l'avait condamnée à indemniser  neuf salariés et anciens salariés atteints d’un cancer du rein.

La société chimique Adisseo, numéro 3 mondial des compléments alimentaires pour animaux, utilise depuis 1982 du chloracétal C5, une molécule "mutagène" et "cancérigène", pour produire de la vitamine A de synthèse pour la nutrition animale 

L'association des victimes d'Adisseo a également dressé le bilan du nombre de salariés et anciens salariés atteints d’un cancer. On dénombre actuellement 32 cancers du rein (dont dix décès), mais également onze cancers de la prostate et cinq cancers du côlon. Alors que le cancer du rein ne touche qu’une personne sur 10 000 dans la population française générale en France, cela veut dire que les travailleurs de l’atelier où l’on fabrique la vitamine A de synthèse présente un risque de cancer du rein 500 fois plus élevé que la moyenne française.

Parmi les nouveaux cas de cancers déclarés, trois le sont chez des salariés d’Adisseo. Mais il y en a également trois autres chez des personnes travaillant pour des entreprises extérieures, et notamment la société de nettoyage O’nett. 

Selon les informations les plus récentes, l'entreprise Adisseo, malgré les nombreux cas de cancer parmi son personnel, continue à recourir à la molécule C5 et refuse de modifier son processus de production. Des concurrents d'Adisseo ont pourtant prouvé qu'il était possible de produire de la vitamine A sans recourir à cette molécule cancérogène.