23/01/2007
Différents types de nanomatériaux à base de carbone, tels que les "buckyballs" (molécules comptant 60 atomes de carbone organisées en forme de cage parfaitement symétrique) et les nanotubes, suscitent de nombreux espoirs de par leurs applications médicales, en particulier dans le secteur des thérapies géniques. Le recours aux nanotubes de carbone permettrait de délivrer dans l'organisme des médicaments avec une précision jamais atteinte. Des recherches ont, en effet, déjà pu démontrer que les nanotubes de carbone peuvent atteindre le noyau cellulaire.
Les voies ouvertes par l'utilisation thérapeutique des nanomatériaux, en particulier dans la lutte contre le cancer, soulèvent cependant de nombreuses questions d'ordre éthique et sanitaire. Sur le plan de la santé, trois rapports récents ont tenté de déterminer pourquoi certains nanomatériaux à base de carbone sont toxiques et d'autres moins.
Une équipe de chercheurs de École polytechnique fédérale de Lausanne a étudié comment la forme, la taille et les propriétés de surface de différents nanomatériaux à base de carbone déterminent leur toxicité cellulaire. Les chercheurs suisses ont exposé trois types de cellules tumorales humaines à de fortes concentrations de nanotubes de carbones multifeuillets (multiwalled carbon nanotubes), de nanofibres de carbone et de nanoparticules de carbone. Après vingt-quatre heures, les scientifiques ont découvert des preuves de toxicité pour les trois types de nanomatériaux à base de carbone. Les nanoparticules de carbone se sont révélées être les plus toxiques.
Une autre étude, menée cette fois par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) à Strasbourg et l'université italienne de Trieste, a donné des résultats plus rassurants. Dans l'expérience menée, les chercheurs ont préparé deux types de nanotubes dont la surface a été modifiée afin de pouvoir y attacher des molécules thérapeutiques et de les rendre solubles dans l'eau. Selon leurs observations, les nanotubes de carbone ont été immédiatement absorbés par les cellules du système immunitaire, sans qu'aucun signe de toxicité ait pu être observé. Les auteurs de l'étude en concluent que les nanotubes de carbone solubles dans l'eau ont des effets toxiques limités, voire nuls, quand ils sont testés sur une variété étendue de catégories de cellules.
Une troisième étude, menée par l'Université de Cambridge, portait sur l'observation du trajet effectué par les "buckyballs" dans les cellules. Ils ont pu déterminer que ces " buckyballs" pouvaient atteindre le noyau même de la cellule. Selon les chercheurs britanniques, cette accumulation de buckyballs" dans le noyau cellulaire pourrait endommager l'ADN.
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L'étude suisse
- L'étude franco-italienne
- L'étude britannique
Sources : National Cancer Institute, www.nanowerk.com, Journal du CNRS.
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